Soirée déplorable hier soir. Pas vraiment dans un bon état d'esprit j'ai l'impression d'avoir été ridicule dans tout ce que j'ai fait.

Samedi matin je suis allé chez mademoiselle ma psy. On avance pas mal en ce moment surtout sur le sujet tabou "ma mère et moi". Alors j'avais enfouit en moi un petit bout de discussion d'il y a 4 ans, moment capital.

Elle se disputait avec mon père parce qu'elle lui avait dit m'aimer moins que mon frère, depuis la rupture a était trop évidente. A ce moment là j'étais en pleine crise d'adolescence, 13 ans, je m'énervais constament sur ma mère pour ne pas le faire sur mes amis, parce que pour moi, quoi qu'il puisse se passer, une mère ça vous aime.

La mienne ne m'aime pas autant que mon frère, c'est comme ça et malgré tous ses efforts pour que je l'aime, je n'y arrive pas, la rupture est faite.

Elle est dépressive et a perdu sa mère à 16 ans. Un père qui faisait rôle de figurant elle n'a pas de repère, pas d'exemple. Elle m'a faite pour faire plaisir à mon père, elle ne m'a pas réellement souhaité.

Dès le départ nous étions sur de mauvaises bases. Bébé je ne pleurais qu'avec elle, aussi loin que je m'en souvienne jamais elle ne m'a prise dans ses bras, jamais elle ne m'a dit qu'elle m'aimait (même si moins que l'autre...)

Les parents font tous plus ou moins de leur mieux et elle n'a pas fait exception a la règle, seulement elle est l'inverse parfait de ma mère parfaite. Elle fait tout pour moi mais pas pour me faire plaisir, uniquement pour que je lui rende quelque chose en retour. parce qu'elle a besoin d'être aimé, besoin que je lui renvois l'image d'elle même qu'elle voudrait avoir.

Je ne suis pas son jouet, je ne suis pas non plus réellement sa fille. Je crois qu'on s'est perdu parce qu'on ne se veut pas mutuellement, mais je souffre d'une absence, de complicité, de partage, de rapport.

J'ai dût apprendre à me construire en me trouvant déjà horrible. Horrible parce que même la personne qui devait naturellement m'aimer, ne m'aimait plus. Peut être que c'était de ma faute. Je m'en suis voulu à moi même, je me rabaissais, je ne me trouvais digne de l'amour de personne, j'ai passé mon temps à repousser les autres par peur de n'avoir que la confirmation de ce que je pensais. J'ai souffert des autres à cause d'elle.

Mais elle n'a rien souhaité...

Ma mère incarne ce que je ne voudrais jamais être et je m'en veux vraiment de penser ça...

Il parait qu'on doit accepter ce que l'on pense, même si ça nous déplaît.

Un jour j'aurai la force de lui dire pourquoi, de lui expliquer ses mots qu'y m'ont blessé alors qu'elle ne s'en doute même pas.

Inola, un peu perdu